Citoyennes,
Citoyens, amis et camarades,
La Fédération Nationale de la Libre Pensée,
ainsi que tous les signataires appelant à la manifestation
d'aujourd'hui, saluent tous les participants, et au delà tous
ceux, toutes celles, qui dans les départements, les communes,
dans les écoles, sur leurs lieux de travail, dans leurs associations,
groupements, partis politiques, syndicats, ont fait connaître
notre appel, l'ont fait signer, ont organisé de multiples
réunions préparatoires, de nombreux
débats, mettant en lumière l'extrême danger que
constitue pour la République la charte européenne des
langues régionales et minoritaires, qui prévoit l'introduction
juridique de communautarisme, comme conception d'organisation de
la société, au lieu et place du citoyen égal
en droit à chaque citoyen, affranchi politiquement, philosophiquement
de sa communauté d'origine, qu'elle soit religieuse, ethnique,
linguistique, si telle est sa volonté.
Dans la République, c'est le citoyen qui à la primauté,
pas les communautés.
En légalisant des droits particuliers et spécifiques, à des
groupes de locuteurs, dans des territoires déterminés, y compris
dans les services publics, la charte viole les principes hérités
de la grande Révolution de 1789-93.
C'est essentiellement notre opposition à cette orientation qui nous
rassemble. Ajoutons que pour la Libre Pensée, et cela n'étonnera
personne, le communautarisme ne se manifeste pas seulement dans le domaine
des langues. C'est ainsi, qu'en ce moment, en favorisant, en suscitant la constitution
d'une association représentative de la religion islamiste de France,
il nous semble qu'en s'érigeant organisateur d'une religion, le gouvernement
outrepasse ses droits, et oublie son devoir, qui doit être de faire respecter
la loi de 1905.
En offrant ensuite à cette communauté religieuse une fois constituée
la possibilité de négocier, en tant que telle, les conditions
d'application de la loi de 1905, on officialise le communautarisme. Nous le
disons très tranquillement, très sereinement, en mesurant nos
propos, dans le cadre du débat démocratique qui doit être
le notre, nous somme inquiets, très inquiets.
Car il restera ensuite à tenter de généraliser en France,
le régime de type concordataire d'Alsace Moselle, ainsi que le revendique
toutes les églises, au nom du communautarisme, ainsi que l'exige la
construction Européenne actuelle. Telle est la logique de l'Europe des
régions
C'est pourquoi, non seulement nous poursuivrons nos efforts, nos interventions,
nos initiatives, pour que cette charte communautariste ne soit pas ratifiée,
mais pour que les communautarismes de toutes sortes ne deviennent pas la loi.
Tout le monde le sait bien, personne n'est dupe : il ne s'agit nullement du
débat pour ou contre les langues régionales, pour ou contre la
liberté individuelle de les apprendre, de les pratiquer dans le domaine
privé.
Il
s'agit de s'opposer aux dispositions juridiques, politiques, d'un texte qui
tourne le dos à la République, une, indivisible, laïque,
que nous considérons à l'étape historique actuelle, comme
un cadre permettant l'exercice de nos conquêtes démocratiques,
de nos libertés démocratiques dans l'égalité des
droits sur le territoire de cette République.
Citoyennes, citoyens, amis et camarades, nous organiserons d'autres occasions,
de nous rencontrer, de continuer ensemble l'oeuvre entreprise, sous des formes
que nous déterminerons démocratiquement entre nous. L'extraordinaire
richesse du travail réalisé depuis quelques mois, sur tout le
territoire ne restera pas sans lendemain.
Tous ensemble, nous prenons, nous renouvellerons notre engagement : multiplier
les efforts, notamment auprès de ceux qui ont la charge de faire la
loi :
Faisons en sorte que la charte ne passe pas.
A toutes et à tous
Salut et fraternité.
La parole à :
· Claude
JENET - syndicaliste
· Claude
CAUDAL - Vice Président du Comité Laïcité République
· Claude
CHAMPON - Union des Athées
· Christian
EYSCHEN - Secrétaire Général LP et représentant
de l'Union Internationale Humaniste et Laïque « IHEU » à l'UNESCO
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