Amis, Citoyens, Camarades,
Au nom de
la Fédération Nationale de la Libre Pensée,
je tiens à remercier toutes les associations qui ont appelé à cette
manifestation. Associations nationales, départementales,
locales, elles ont toutes apportées leurs pierres à l'édifice
commun de la défense de l'unité de la République.
Mille remerciements
au Comité-Laïcité-République, à Europe
Laïque, à l'Union des Athées, au CAEDEL, à Laïcité et
République, aux divers syndicats et en particulier aux nombreuses
Unions Départementales, Fédérations et syndicats
de la CGT-Force Ouvrière qui de province et de la Région
Parisienne ont apporté leur aide à la réalisation
de cette manifestation.
Merci à vous tous, militants et responsables d'associations
laïques, rationalistes, et humanistes qui avaient permis, avec
les libres penseurs, que nous soyons des milliers à Paris
aujourd'hui.
Merci à vous tous, conseillers municipaux, maires, conseillers
généraux, conseillers régionaux, députés
et sénateurs qui vous êtes, au nom de la démocratie,
mobilisés pour défendre l'unité de la République
et l'égalité des citoyens et qui avaient incarné cette
affirmation de la Commune de Paris " l'autonomie de chaque commune
affirme la République dans sa plus haute expression".
En effet,
par votre présence, vous avez signifié qu'aujourd'hui,
c'est tout le pays qui se dresse pour défendre son héritage
révolutionnaire et républicain Ni en 1789, ni en 1871,
encore moins aujourd'hui, il ne s'agit d'un faux conflit entre Paris
et la province.
Il s'agit
ici et maintenant de défendre un principe : l'égalité des
citoyens devant la loi. Ni les quartiers de noblesse, ni les quartiers
de province ne doivent conférer un droit supérieur
aux autres citoyens. Le droit du sang ne doit jamais être supérieur
au droit du sol. Sinon, c'est la xénophobie institutionnalisée
et ce, qu'elle s'appelle préférence nationale ou préférence
régionale.
Toute
préférence est une discrimination. Toute préférence
est une exclusion. Quand on refuse un droit à quelqu'un au
nom de principes régionalistes, ethniques ou religieux, on
crée un apartheid, on fonde une discrimination, on établit
l'inégalité comme une règle.
La France ne doit pas devenir l'Afrique-du-Sud d'avant-hier, le
Liban d'hier, la Yougoslavie d'aujourd'hui, et l'Europe de demain.
Cette régression serait la négation de ce qu'ont fait
nos glorieux aînés en imposant, le 4 août 1789,
la fin des privilèges. Oui, ce dont il s 'agit aujourd'hui,
c'est bien d'aller vers le progrès ou de retourner à la
barbarie des temps anciens, d'aller vers la lumière ou de
replonger dans les ténèbres de l'obscurantisme, de
la réaction et des tribus érigés en principes
institutionnels.
Le problème de la Charte européenne n'est ni un problème
franco-français, ni un problème européen. C'est
un problème mondial. Les plus hautes autorités internationales économiques,
financières, culturelles qui s'appellent le FMI, l'ONU, l'Union
européenne, se penchent sur notre sort et ont décidé de
diviser l'Humanité pour en faire un bétail servile
et obéissant, à la botte de leurs intérêts.
Il leur faut toujours diviser pour régner.
Ainsi, l'UNESCO
a décidé d'un projet, inspiré par
la Bible, au nom évocateur de "projet Babel" pour favoriser
la propagation de 685 langues recensées dans le monde. L'Ancien
testament nous dit qu'avant la Tour de Babel, il n'y avait qu'un
seul peuple et qu'une seule langue, et que Dieu a créé le
multilinguisme pour assurer sa domination sur les humains. Depuis,
il y a la guerre.
Le Code civil
traduit en basque, le Code pénal en breton,
le Code de la Sécurité Sociale en patois picard, le
Code général des impôts en occitan, dites-moi,
camarades quelle utilité cela aura-t-il ? Cela favorisera-t-il
l'égalité des citoyens devant la loi, devant les lois
? Pour comprendre, il faut d'abord se comprendre. Que se passera-t-il
demain si on ne parle plus la même langue ? Nous ne pouvons
accepter une telle régression.
Le gouvernement
a signé la Charte européenne. Le gouvernement
veut ratifier la Charte. Le Gouvernement exige une réforme
constitutionnelle pour reconnaître, pour la première
fois, dans notre histoire depuis 1789, le communautarisme dans notre
pays.
Il faut arrêter ce bras qui assassine la République,
il faut stopper cette main qui étrangle la démocratie,
il faut empêcher ce coup contre l'Ecole laïque. Mais,
fort heureusement, ce combat pour sauver la République, la
Démocratie et la Laïcité ne date pas d'hier.
Le 19 juin
1960, ils étaient déjà des
milliers, représentants l'aspiration de millions de citoyens
attachés à la République laïque, à se
rassembler pour défendre nos idéaux. Ils prêtèrent
alors le serment de Vincennes toujours d'actualité, malgré les
reniements des uns et des autres.
Dans le droit
fil de la tradition démocratique, républicaine
et laïque, la Fédération Nationale de la Libre
Pensée vous soumet aujourd'hui le Serment de la République
:
"Nous faisons le serment solennel de manifester en toutes circonstances
et en tous lieux notre irréductible opposition à la
signature de la Charte européenne des langues régionales, contraire à l'évolution
historique de la nation. De lutter sans trêve et sans défaillance
jusqu'à son retrait et d'obtenir que l'effort de la République
soit uniquement réservé à assurer l'égalité réelle
des citoyens."
Aujourd'hui est
une étape, nous n'avons pas dit notre dernier
mot. Cette manifestation est le premier geste du pays républicain
qui se rassemble. Il est loin d'être le dernier. Je soumets
ce serment à votre approbation que je vous demande d'adopter
par acclamation. Parce que
l'égalité, c'est la liberté. Et que la véritable
fraternité, c'est la fin de toutes les oppressions :
Ni dieu, ni
maître !
A bas la Calotte !
Et vive la Sociale !
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la charte des langues régionales
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