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Meeting du 1er Octobre 2005 - Mutualité - Paris : Compte-rendu sommaire

Pour la laïque, en avant !

Un millier de laïques étaient venus participer au meeting du Comité de Liaison de l'Appel aux Laïques à ce samedi 1 er octobre à la Mutualité. Après une centaine de réunions en province, c'était le lancement officiel de la campagne pour la manifestation du 10 décembre à Paris.

Un bon meeting laïque

Sous la présidence de Marc Blondel, une dizaine d'orateurs ont pris la parole tour à tour pour expliquer leur engagement pour le succès de la manifestation du 10 décembre 2005 pour la défense et la promotion de la loi de 1905.

Dans une salle où l'on reconnaissait nombre de libres penseurs, de laïques, de syndicalistes, d'humanistes, de francs-maçons, de syndicalistes et de militants ouvriers, l'ambiance était à l'écoute attentive des intervenants.

Marc Blondel ouvrait le meeting en rappelant que l'Appel aux laïques avait été lancé en octobre 2004. Patiemment, à partir des cinquante premiers signataires, un véritable mouvement national et même international avait vu le jour pour célébrer dignement la loi de 1905.

Le bilan est aujourd'hui éclairant : plus de 2 600 personnalités laïques, 17 associations, plus de 100 élus de la République (députés, sénateurs, maires, conseillers généraux, régionaux et municipaux) et 69 personnalités internationales comme Djavann Chahdortt et Taslima Nasreen notamment ont fait de l'Appel aux laïques une réalité incontournable.

Des orateurs de qualité

Joachim Salamero, président de la Libre Pensée rappelait l'engagement de toujours de son association dans l'élaboration, la défense et la reconquête de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat. Il insistait sur l'action populaire massive développée dans tout le pays, pour soutenir l'action des parlementaires partisans de la séparation. Il dénonçait les offensives contre la laïcité venant de l'Union européenne et d'hommes politiques comme Nicolas Sarkozy, qui, dans la continuité de ses prédécesseurs, tente d'instaurer un Etat communautariste à la place de la République une, indivisible des citoyens.

Jacques Lafouge, humaniste et libre Penseur, retraçait tout le mouvement historique qui allait des Lumières, de la Révolution française à la loi de 1905. Avec la clarté qu'on lui connaît, il retissait toutes les mailles du tissu laïque et républicain. Etienne Pion, président du mouvement « Europe et Laïcité » donnait son point de vue sur la loi de 1905 et expliquait les menaces qu'auraient fait peser sur la laïcité l'adoption du Traité constitutionnel européen s'il n'avait pas été rejeté.

Au nom du Grand Orient de France, Jean-Marie Matisson apportait tout son soutien à ce meeting et à la manifestation du 10 décembre. Il indiquait que cet engagement laïque était en droite ligne de toute l'histoire de son obédience maçonnique qui avait été toujours au service de la République, de la démocratie et de la laïcité.

Claude Champon, au nom de l'Union des Athées expliquait que les lois républicaines ne devaient organiser que la seule liberté. Il dénonçait l'offensive du clergé qui voulait subvertir la laïcité au nom de la liberté des cultes, seule expression, selon eux, de la liberté de conscience.

Patrick Kessel, militant laïque de toujours, polémiquait contre le droit à la différence qui menait inéluctablement à la différence des droits. Il estime qu'après des années de confusion et alors que la  question laïque aurait bien constitué un enjeu de la prochaine élection présidentielle, on assiste à un certain frémissement à gauche.  Il aurait aimé, alors que c'est au Président de la République que l'on  doit la loi sur les signes religieux à l'école, voir sa  mise en oeuvre par la gauche quand elle était au pouvoir.  Il souhaite que celui qui portera les couleurs de la gauche ait  clairement pris position sur la laïcité à l'occasion de la loi sur les  signes religieux à l'école comme sur le projet de traité constitutionnel  européen.

Philippe Foussier, président du Comité-Laïcité-République soutenait tout pas en avant contre la présence des signes religieux au sein de l'Ecole publique. Il affirmait son optimisme dans la situation, car l'attachement à la laïcité est majoritaire dans le pays. Babu Gogineni, directeur exécutif de l'Union International Humaniste et Laïque (IHEU), avec l'humour british toujours aussi fin, s'en prenait à tous les communautarismes, y compris sexuels. Il indiquait comment la loi française de 1905 était un phare démocratique dans le monde entier.

Christian Eyschen, secrétaire général de la Libre Pensée et coordinateur de l'Appel aux Laïques rappelait l'opposition continue de l'Eglise catholique à la loi de 1905. Il terminait son discours par un appel militant pour la réussite de la manifestation du 10 décembre 2005 : «  Ils sont nombreux ceux qui veulent réviser, renégocier, suspendre et toiletter la loi de 1905. Ils sont tous là, prélats, pasteurs, rabbins et imams, la main sur le c�ur à déclarer leur attachement à la laïcité. Ils sont tous là, aristocrates d'hier, bourgeois d'aujourd'hui et parvenus de demain à parler de démocratie. Ils sont tous là, révisionnistes, renégociateurs, suspenseurs et toiletteurs, de droite comme de gauche à jurer sur la République laïque.

Ils jurent, ils promettent et ils déclament. Mais ils ne sont que des fossoyeurs qui, quand ils sont au pouvoir, ne font que détruire la laïcité. Les faits sont là et les faits sont têtus. Comme Caton l'Ancien terminant tous ses discours, ils disent « Delenda est Carthago », il faut détruire Carthage. Il faut en finir avec la loi de séparation de 1905 ! Nous ne les laisserons pas faire. Ils ne passeront pas, ils ne passeront plus.

N'est pas Scipion l'Africain qui veut. Carthage ne sera pas détruite. Nous serons des milliers à manifester le 10 décembre de la République à l'Assemblée nationale pour exiger la défense, la restauration et la promotion de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat du 9 décembre 1905. L'avenir est dans nos mains, c'est à nous d'écrire notre destin et d'ouvrir celui des générations futures.

C'est pourquoi, nous serons des milliers et des milliers de libres penseurs, d'humanistes, de laïques, de francs-maçons, de démocrates, de républicains, de syndicalistes et de militants ouvriers être présents le 10 décembre.»

La voie est ainsi tracée.

Tous à Paris le 10 décembre à 14H30, place de la République !

Pour la défense de la loi de 1905 !