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EMGANN BEMDEZ : UN COMBAT DE CHAQUE JOUR

3. ANNULATION DE LA CONFÉRENCE ET NOUVELLES MENACES

Tenir un débat dans des conditions normales de sérénité semblait impossible.
La décision d’annuler la conférence (reportée au 11 septembre - date symbolique) a donc été prise par les associations et un communiqué a été adressé à la presse et aux organisations susceptibles d’être concernées par cette situation.
Ce communiqué indiquait qu’ « en raison des provocations de l’association « Bemdez » de Vannes » la conférence aurait lieu plus tard et expliquait : « L’association « Bemdez » (qui est en relation étroite avec le mouvement séparatiste Emgann) a décidé de provoquer une situation de confrontation, du type des incidents violents qu’Emgann et d’autres ont déjà créés au tribunal de Lorient, en présence du président de l’association « Bemdez » qui soutenait son adhérent jugé au titre de « Stourm Ar Brezhoneg » (le 16 mai 2003). De même, le 12 avril 2003 à Pontivy, Emgann avait agressé Fañch Broudic, responsable des émissions en breton sur FR3, qui a porté plainte. Nous n’avons pas pris la responsabilité d’une telle situation d’affrontements dont les conséquences pouvaient être graves pour les participants à la conférence. »

Ce communiqué, signé solidairement par les sept associations a été publié sur le site de quelques associations qui ont reçu un courrier leur enjoignant de supprimer ce communiqué sous peine de poursuites judiciaires.
Le responsable de l’un de ces sites, vu l’impossibilité de se pencher sur le problème en concertation avec les autres responsables durant la période des vacances, a préféré ne pas maintenir le communiqué. Le responsable d’ATTAC 56 a vu paraître un communiqué agressif dans la presse nationaliste.
Avant de le retirer, les autres associations ont demandé à savoir en quoi l’ « odieux communiqué » était diffamatoire.
La réponse, signée de Bertrand Deléon mais transmise par Jean-Yves Deléon (ce qui n’est pas sans importance) mérite intérêt.

1. Écrire « En raison des provocations de l'association Bemdez... » serait diffamatoire au motif qu’« une distribution de tracts informatifs dans la rue n'est pas une provocation » - mais Bemdez appelait à un « rassemblement » (Ouest-France titrait « un appel à manifester » sans être démenti) et non à une distribution de tracts.
Ce rassemblement n’était pas une provocation, à l’en croire, car il ne s’agissait pas « d'empêcher le déroulement » de la conférence « mais d'expliquer pacifiquement les graves confusions que Madame Françoise Morvan a, selon nous, pour habitude de faire ». On a vu quelle conception de « l’explication pacifique » défend Bemdez.

2. Écrire « L'association Bemdez qui est en relation étroite avec le mouvement séparatiste Emgann a décidé de provoquer une situation de confrontation » serait diffamatoire au motif que « Bemdez n'a pas de liens avec le "mouvement séparatiste Emgann" et tout autre mouvement politique. » Nous avons vu que ces liens existaient.
C’est d’ailleurs constaté par Bertrand Deléon, lequel publie dans « Combat breton », le journal d’Emgann.
La lecture de cet article est elle-même éclairante...

< http://membres.lycos.fr/fabrysse/Peuples.html > [annexe 6]

Et c’est envoyé par Jean-Yves Deléon, trésorier adjoint de Skoazell Vreizh...

Mais le président de Bemdez poursuit :
« Certes, le nom de Bemdez a été vu dans des collectifs où Emgann comme Attac ou encore la Confédération Paysanne (à titre d'exemples) étaient présents, cela n'implique pas pour autant l'association dans des "relations étroites" avec ces derniers. Cette mention a pour unique but de politiser et d'étiqueter à tort notre association. »
Il ne faut pas « politiser » une association strictement culturelle, ça va de soi, et l’« étiqueter » sous le label d’Emgann est évidemment fait pour lui paraître diffamatoire.
Et d’ajouter avec aplomb :
« Quant à la "situation de confrontation", elle est tout à fait imaginaire et contraire à nos principes »

3. Écrire qu’il y avait à craindre quelque action " du type des incidents violents qu'Emgann et d'autres ont déjà créés au tribunal de Lorient, en présence du président de l'association...." serait diffamatoire car « il n’y a eu aucun incident violent » au tribunal.
Ce nouvel épisode judiciaire met en scène, cette fois, un membre de Bemdez . Le Président de Bemdez était là, il le reconnaît : « Effectivement des membres de notre association et moi-même étaient (sic) présents à l'audience mentionnée. » Il y avait aussi de nombreux militants d’Emgann, mais juste là de passage par hasard, probablement.
L’audience a dû être suspendue à trois reprises, la police, puis les pompiers, ont dû intervenir mais « la personne, expulsée par la police, n'a pas montré une quelconque attitude violente », donc, nulle violence, pur pacifisme
L’individu, c’est Reun Le Diguerher, l’un des responsables d’Emgann, que nous avons vu au début défendu par Bemdez ; nous retrouvons là également Alain Malardé, président de la Confédération maritime, la « personnalité » cosignataire avec Joëlle Aubron de l’appel à soutenir la « marche des libertés bretonnes ». Le Comité Antirépression de Bretagne (CARB), défendant le militant de Bemdez, parle, lui, de deux blessés.
Le barbouillage de panneaux routiers serait-il une spécificité de la culture bretonne à « promouvoir » dans toute la « légitimité » de son développement ?
L’article d’« Ouest-France » qui rapporte les faits en date du 16 mai 2003 mentionne l’appui apporté par le Président du Conseil culturel de Bretagne, Patrick Malrieu, à une action qui a coûté 36 500 euros à la collectivité.
Le Conseil culturel de Bretagne est subventionné par le Conseil régional, les conseils généraux, le Conseil de l’Europe.



< http://www.ile-de-groix.info/article.php3?id_article=946 > [annexe 7]

4. Écrire que « le 12 avril 2003 à Pontivy, Emgann avait agressé Fañch Broudic... » serait diffamatoire car il s’agit encore d’une « tentative de faire l'amalgame. Nous ne sommes pas Emgann. »
« Amalgame » d’après le Robert : « Mélange bizarre de personnes ou de choses de nature ou de choses différentes » . Cela correspond à ce que nous avons pu observer lors des affrontements au tribunal ou des actions menées par des militants de Bemdez, si étroitement amalgamés à des militants d’Emgann, et vice-versa, qu’il était difficile de s’y reconnaître.
De toute façon, aux yeux du président de Bemdez, un « entartage » n’est pas violent :
« Il n'appartient pas aux auteurs du communiqué d'estimer à une agression (sic) cet événement mais bien à la justice. D'après ce que j'ai pu lire dans la presse, il s'agissait d'un entartage (pas vraiment violent quand même). »
Étrange manière de nous renvoyer à la justice, qui avait déjà tranché dans le cas d’une agression semblable contre Josselin de Rohan, sans que l’opinion des militants nationalistes ait varié d’un iota sur ce type d’« explication pacifique »....
On comprend qu’il ait été impossible de prendre le risque d’une telle explication.
Nous avons donc pris la décision d’inviter Bemdez à porter l’affaire devant la justice française, qui nous semble encore à même de garantir nos droits, et de ne pas céder aux menaces et à l’intimidation.


Colloque à Nantes, le 3 mars 2001 une action d’Emgann

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