2.
QUI SONT-ILS ?
L’association Bemdez
qui bénéficie d’une adresse et d’un poste
téléphonique à la Maison des associations de
Vannes, se présente sous un jour purement culturel : elle
entend, comme elle le rappelle, « promouvoir la culture bretonne
et défendre la légitimité de son développement
». Qui pourrait prétendre s’opposer à
la légitimité du « développement »
de la culture bretonne qu’il s’agit de « défendre
» contre une agression supposée illégitime puisque
hostile à cette légitimité ? Mystère
! A moins que l’agression ne soit le fait de l’État
français jacobin et que l’action de Bemdez s’inscrive
dans une stratégie politique...
Hypothèse confirmée dès le début de
la recherche.
• Le 21 octobre
2000, Bemdez publie solidairement avec Emgann (« combat »)
un communiqué intitulé « Brisons les barreaux
des prisons françaises » appelant à un «
rassemblement » devant la mairie de Lanester pour les «
prisonniers politiques bretons » dont Gaël Roblin, porte-parole
d’Emgann, inculpé dans le cadre de l’enquête
sur l’attentat de Quévert qui avait provoqué
la mort d’une jeune femme, et pour Reun Le Diguerher, membre
du bureau d’Emgann, présenté comme « responsable
aux affaires sociales » de ce parti politique séparatiste,
en grève de la faim par solidarité.
Le parti indépendantiste Emgann a toujours nié tout
lien avec l’Armée révolutionnaire bretonne,
qui avait alors revendiqué un grand nombre d’attentats,
Emgann se présentant comme la vitrine politiquement correcte
du séparatisme et la défense des « prisonniers
politiques bretons » s’inscrivant dans le cadre de la
défense des droits de l’homme.
Néanmoins, Gaël Roblin avoue lui-même avoir rédigé
le communiqué de l’ARB après l’attentat
de Quévert. Et, plus étonnant encore, explique qu’il
a dû le faire parce qu’il fallait se « subtituer
dans l’urgence » à ceux qui, autant dire normalement,
rédigent ces communiqués et qui étaient indisponibles
pour des raisons que l’on devine sans peine.
< http://www.bretons.be/info/news.asp?ID=21
> [annexe 2]
• Bemdez nie tout
lien avec Emgann et se présente comme une association purement
culturelle.
Il n’empêche que cette association strictement culturelle
appelle avec Emgann à la défense des « prisonniers
politiques bretons » alors même qu’ils sont inculpés
dans le cadre d’une enquête sur un attentat meurtrier
et, quelques mois plus tard, signe aux côtés d’Emgann,
Skoazell Vreizh (association de soutien aux « prisonniers
politiques bretons ») un appel à soutenir la «
marche des libertés bretonnes » appuyé par quatre
« personnalités » : Jean Louis le Cuff, Eugène
Riguidel, Alain Malardé et Joëlle Aubron.
< http://www.rezoweb.com/forum/ville/ccccc/160.shtml
> [annexe 3]
La dernière «
personnalité », Joëlle Aubron, membre d’Action
directe, condamnée plusieurs fois à perpétuité
en 1994 pour meurtre, appuie cette action du fond de sa geôle
; on connaît ses rapport avec le druide d’extrême-droite
Yann-Ber Tillenon, l’« idéologue des skinheads
» (d’après Jean-Yves Camus et René Monzat,
Les Droites nationales et radicales en France, Presses universitaires
de Lyon, 1992, p. 304. Ces derniers précisent qu’il
fit partie du Cercle Horizons (ex-cercle Cadoudal) avec des membres
du FN, des néo-nazis et des traditionalistes catholiques
comme Ronald Secher, auteur de la bande dessinée sur l’histoire
de la Bretagne publiée par « Ouest-France ».
Ces informations n’ont jamais été démenties.
René Monzat évoque « un très étrange
document : au printemps 1983, sur la couverture du deuxième
numéro de « Diaspad » (la revue de Tillenon)
on voit un homme debout derrière une femme, tous deux torse
nu. La femme, en position de tir, tient un revolver, l’homme
lui tient les bras et guide son geste... L’homme, c’est
Tillenon lui-même. Le visage de la femme n’est pas identifiable
car la photo a été retouchée. Tillenon assure,
en 1989, que cette femme n’est pas Joëlle Aubron. Cette
précaution n’est pas superflue car, depuis la parution
de cette photo, Joëlle Aubron, membre d’Action directe,
a commis un attentat homicide et est inculpée pour d’autres
assassinats ou tentatives d’assassinat. (« Enquête
sur la droite extrême, p. 78). C’est en pleine connaissance
de cause que l’association Bemdez et les autres revendiquent
la caution de Joëlle Aubron.
Quelle gauche ? Quelle droite ? Quel pacifisme ?
Deux photographies publiées
par « Le vrai journal », janvier 2001.
• A la date du
21 novembre 2002, le président de Bemdez, Bertrand Deléon,
publie un communiqué pour protester contre la condamnation
par le Tribunal de Vannes de l’avant-dernière «
personnalité », Alain Malardé, auteur d’une
agression contre le président du conseil régional,
Josselin de Rohan. Il qualifie cet « acte » de «
comique et pacifique » et, dans le même communiqué,
écrit qu’« une justice impartiale aurait plutôt
procédé à des auditions du côté
des gendarmes et de la préfecture suite aux bavures gendarmesques
de la manifestation du 5 octobre devant la mairie de Carnac où
4 militants pacifiques ont été blessés dont
trois membres de notre association accueillis aux urgences de l’hôpital
d’Auray. »
La conception que se fait Bemdez des actions « pacifiques
» étant de nature à inquiéter, les organisateurs
étaient en droit de craindre que la conférence ne
soit l’objet d’une action « pacifique »
du même genre.
• Ils ont appris,
en outre, par un article paru le 17 décembre 2001 qu’en
décembre 2000, Bertrand Deléon était délégué
pour la Bretagne à une conférence organisée
par les nationalistes basques dans le cadre de la nouvelle stratégie
de l’ETA d’implantation en France.
Traduction du texte :
« La campagne,
conçue par une éminence grise du séparatisme
basco-français,Pantxo Belin, et par Xarlo Etxezarreta, qui
apparaît comme directeur de Kale Gorria, la publication succédant
à Ardi Beltza, cherchait à créer une espèce
de Gestoras Pro-Amnistía côté état français.
Pour cela on a mis en marche des initiatives pour former une "unité
d'action" avec les mouvements terroristes de Corse et de Bretagne,
qui ont déjà été entamées en
décembre 2000, avec une conférence de presse à
laquelle ont assisté Belin et le pittoresque Koldo Gorostiaga,
délégué européen d'Eta-Batasuna, Jean
Marie Poli pour le Comité Anti-Répression corse et
Bertrand Deléon pour les Bretons.
Dans cette conférence, les Basques - qui avaient à
assumer le coût financier de l'opération - ont été
contrariés quand Poli, connu pour ses activités gangstériennes
en Corse, revendiqua en fanfaronnant le meurtre du préfet
Erignac comme "un acte politique et patriotique".
Les actions ont culminé dans une manifestation conjointe
pour le "rapprochement" des prisonniers basques, bretons
et corses à Paris le 10 juin ; l'immense majorité
des 3.000 manifestants ont été amenés d'Euskadi
dans des cars par les Gestoras. »
< http://euskadilibre.com/indexa04.html
> [annexe 4]
L’article évoquait
bien les liens de Bertrand Deléon avec les « terroristes
» basques et corses. Or, combien de centaines de morts ce
terrorisme a-t-il provoqué ?
Les liens des nationalistes bretons avec les nationalistes corses
et basques sont étroits et la solidarité avec les
militants arrêtés dans le cadre des enquêtes
sur les attentats s’effectue via les Comités Antirépression
(en Bretagne, le CARB dont le porte-parole est Claude Le Duigou,
naguère encore élu à la direction de Skoazell
Vreizh).
< http://www.chez.com/carb/communi/17_12.htm
> [annexe 5]
Suite du
dossier - ANNULATION DE LA CONFÉRENCE
ET NOUVELLES MENACES
|