Delenda est Carthago !
Amis, citoyens, compagnons, camarades,
A mon tour, au nom du Comité de Liaison de
l'Appel aux laïques , je vous adresse notre
salut fraternel. Et comme il y a, parait-il, plusieurs demeures
dans la maison du Père, je vous adresse aussi le fraternel
salut de la Fédération nationale
de la Libre Pensée française .
Nous vivons une époque formidable. Il fut un temps, il
fut un film qui s'intitulait « Tout le monde, il
est beau, tout le monde, il est gentil ».. Aujourd'hui,
des ch�urs bien inspirés nous déclament à tue-tête : « Tout
le monde est laïque, tout le monde est républicain ».
A écouter trop rapidement et superficiellement tout ce
beau monde, on en serait à se demander pourquoi nous sommes
réunis cet après-midi pour célébrer
le centième anniversaire de la loi de séparation
des Eglises et de l'Etat du 9 décembre 1905 et pour combattre
pour sa défense et sa restauration.
« Tout le monde est laïque, tout le monde
est républicain », mais est-ce si sur ?
Au-delà des mots et des affirmations, essayons de chercher
le sens véritable des déclarations des uns et des
autres.
Il existe un docte journal le Monde ,
quotidien dit vespéral, car sa sortie correspond à l'heure
des vêpres, tout un symbole ! Dans son numéro
du 23 août 2005, le non moins docte journaliste Edwy Plenel
qui a été remercié depuis par la rédaction
du quotidien de la démocratie chrétienne, au nom
du saint principe, sans doute, que bien mal acquis ne profite jamais,
cet honorable journaliste a commis un article conséquent
sur la loi de 1905.
Son but ? Montrer que la création du Parti socialiste
SFIO, véritable parti ouvrier et la loi de séparation
des Eglises et de l'Etat n'ont été que de pseudo-évenements
en 1905. Rien de moins !. Il écrit ainsi : « Les événements
laïque et socialiste n'ont pas forcément la portée
qu'aujourd'hui notre imaginaire leur donne ».
Pour le Vatican fait journal, la laïcité et le socialisme
ne serait que le produit de notre imaginaire collectif, en clair
de notre fantasme.. C'est du moins ce qu'ils croient et voudraient
nous faire croire, car au Monde, on
ne pense pas, et comme dans les anciens séminaires, on croit.
On croasse même quelque fois..
Il est décidément une habitude dans ce journal,
c'est de ne rien voir et de ne rien comprendre. On se souvient
qu'à quelques semaines de mai juin 1968, un prédécesseur
de monsieur Edwy Plenel, monsieur Pierre Vianson-Ponté signait
un article célèbre au titre évocateur : « La
France s'ennuie ».. Et c'est vrai que ce qui a
marqué l'été 1968 a été la morosité et
l'ennui ! Si ce journal avait existé en 1789, il aurait
fait sienne la remarque de Louis XVI dans son journal intime. A
la journée du 14 juillet, il aurait noté : « rien ».
Mais il est des riens qui font tout !
Comme il est normal à l'heure des vêpres, ce journal
a des apparitions, comme à Lourdes. Dans son édition
datée du 11 décembre 2004, un autre journaliste du
même respectable journal réécrit l'histoire.
Pour lui, en 1905 « les laïcs modérés
l'emportaient sur les libres penseurs ». Ainsi,
sa sainte plume nous explique que l'Eglise, en fait, n'était
pas contre la séparation. Et que Jean Jaurès, Ferdinand
Buisson et Aristide Briand étaient en fait des VRP du Vatican
et qu'ils ont combattu avec succès les libres penseurs.
Dès lors, une question se pose. Si l'Eglise catholique était
pour la laïcité, pourquoi personne ne s'en est aperçu
pendant les quatorze siècles où elle a régné sans
partage sur notre pays ?
C'est sous la dictée du mouvement ouvrier et républicain,
qui regroupait à l'époque la Libre Pensée,
la Ligue de l'enseignement, la Ligue des Droits de l'Homme, le
Grand Orient de France, le Parti radical et la SFIO que Jaurès,
Buisson et Briand, qui étaient tous des libres penseurs,
ont agi ensemble pour notre cause commune. Depuis si certaines
de ces organisations se sont éloignées de la cause
laïque, ce n'est pas de notre volonté, ce n'est pas
de notre fait.
Amis, citoyens, compagnons, camarades,
A en croire certains thuriféraires d'aujourd'hui, le Vatican
s'est vite converti à la séparation des Eglises et
de l'Etat. Interrogeons l'histoire pour savoir ce qu'il en est
réellement.
Quand la loi est votée, contre l'avis des députés
catholiques qui mobilisent toute leur énergie pour empêcher
son adoption, la condamnation officielle arrive de Rome. L'Encyclique « Vehementer
Nos » de Pie X en 1906 indique la pensée
du Vatican : « L'Eglise est par essence une
société inégale, comprenant deux catégories
de personnes, les pasteurs et le troupeau et ces deux catégories
sont tellement distinctes que dans le corps pastoral, seul, résident
le droit et l'autorité nécessaires pour diriger tous
les membres vers le but de la société. La multitude
n'a pas d'autre devoir que de se laisser conduire et, au troupeau
docile, de suivre ses pasteurs »
La Curie romaine n'accepte pas les associations cultuelles, surtout
diocésaines, car elle y voit un risque de « démocratisation électorale ».
Aucun élément d'égalité n'est acceptable
dans le clergé. C'est le sens de Vehementer
nos . Et surtout, elle refuse de constituer une association
nationale qui aurait pour nom « Eglise catholique
de France », le spectre du gallicanisme hante à nouveau
le Latran. C'est pourquoi, juridiquement et administrativement
encore aujourd'hui, l'Eglise catholique de France n'existe pas.
De 1921 à 1924, une négociation se mène entre
le gouvernement et le Vatican. Moyennant le rétablissement
des relations diplomatiques, la Curie consent à accepter
les associations diocésaines par l'encyclique Maximam
gravissimamque . Mais en aucun cas, le Pape Pie XI
ne revient sur Vehementer nos qui est
une condamnation globale de la loi de 1905.
Le 10 mars 1925, dans une déclaration des archevêques
et cardinaux de France, ceux-ci déclarent : « les
lois de laïcité sont injustes d'abord parce qu'elles
sont contraires aux droits formels de Dieu. Elles tendent à substituer
au vrai Dieu des idoles (la liberté, la solidarité,
l'humanité, la science, etc..), à déchristianiser
toutes les vies et toutes les institutions. La loi scolaire enlève
aux parents la liberté qui leur appartient, les oblige à payer
deux impôts ».
La réalité de « l'acceptation » de
la séparation par le clergé éclatera au grand
jour avec l'arrivée du régime de Vichy (la « divine
surprise » selon le pape Pie XII). C'est la collaboration
ouverte des soutanes avec les uniformes feldgrau. Une par une,
l'Eglise catholique exige et obtient l'abrogation des dispositions
laïques de la loi de 1905. Ce sont les lois de Vichy de 1941
et 1942 qui ont refait de l'Eglise catholique une puissance financière,
mobilière et foncière considérable. Qu'on
en juge ! Le Canard Enchaîné chiffrait,
en 1987, à un milliard de nouveaux Francs les biens de l'Eglise
dans la Cornette d'or, c'est-à-dire dans les 5 ème
, 6 ème et 7 ème arrondissements de Paris, arrondissements
qui ne se caractérisent pas particulièrement par
leur caractère prolétarien.
Le fond du problème de la séparation, c'est la rupture
entre le domaine public qui régente la vie des citoyens
dans leurs rapports avec les institutions publiques et le domaine
privé où s'exerce leurs prérogatives personnelles.
La croyance et la non croyance, les rites et les pratiques religieuses
ou philosophiques sont désormais d'ordre strictement privé.
Etre relégués à la sphère individuelle
et non plus à celles du pouvoir et des institutions est
insupportable pour l'Eglise. Elle devient ainsi « une
parmi les autres » et comme un point de vue en
vaut bien un autre, c'est l'avènement du relativisme et
la fin de la vérité révélée
et de ses dogmes.
Ce refus est patent en 1905, il l'est encore aujourd'hui. D'Evangelium
vitae qui appelle les catholiques à la
désobéissance civique contre les lois contraires
aux dogmes romains, à son motu proprio Ad
tuendam fidem (pour défendre la foi)
d'août 1998, le défunt Jean-Paul II l'affirmait
clairement : l'Eglise n'a pas changé et ne changera
pas. Son motu proprio le dit nettement : « Les
catholiques sont tenus d'adhérer à la vérité dès
qu'ils la connaissent et à régler toute leur
vie selon les exigences de cette vérité.....
On doit accueillir fermement et retenir tous les éléments
qui sont proposés définitivement par le magistère
de l'Eglise touchant la foi et les moeurs.... Celui qui refuse
de tenir pour définitive les propositions concernées
s'oppose à la doctrine de l'Eglise catholique ».
Le nouvel article 1371 du code de droit canon stipule qu'en
cas de non-respect de ces règles « le
catholique sera puni d'une juste peine ».
Dans sa déclaration du 15 juin 2005 sur le centième
anniversaire de la loi, l'Assemblée plénière
des Evêques de France rappelait l'encyclique Gaudium
et spes de Vatican II : « Sur
le terrain qui leur est propre, la communauté politique
et l'Eglise sont indépendantes l'une de l'autre et autonomes.
Mais toutes deux, quoique à des titres divers, sont au service
de la vocation personnelle et sociale des mêmes hommes. Elles
exerceront d'autant plus efficacement ce service pour le bien de
tous, qu'elles rechercheront davantage entre elles une saine coopération ».
Et pour enfoncer le clou, Jean-Paul II dans lettre aux Evêques
de France du 11 février 2005 indiquait : « J'encourage
les catholiques français à être présents
dans tous les domaines de la société civile, dans
les quartiers des grandes villes comme dans la société rurale,
dans le monde de l'économie, de la culture, des arts, comme
de la politique , dans les �uvres caritatives comme dans le
système éducatif , sanitaire et social.. »
Qu'est-ce donc sinon l'apologie du cléricalisme, la confusion
du politique et du religieux qu'avait prohibé la loi de
1905 ? Alors que l'on ne vienne pas nous dire que le bon sens
doit nous amener à reconnaître que « L'Eglise
s'est ralliée à la loi de 1905 ».
Celle modifiée par Pétain, sans aucun doute. Celle
de 1905, jamais. Pour répondre à cette problématique
du bon sens, je citerais mon ami Charles Porset : « Le
bon sens est la chose la mieux partagée au monde » disait
Descartes et Voltaire rajoutait « c'est pour cela
que tout le monde en a si peu ».
Amis, citoyens, compagnons, camarades,
Il était hier un pape catholique, il est aujourd'hui un
homme politique. Celui-ci s'appelle Nicolas Sarkozy. Dans la course à l'échalote
pour récupérer les voix des cléricaux, le
gouvernement de Villepin n'a rien à envier à ses
prédécesseurs de droite comme de gauche. L'inévitable
et parait-il médiatique Nicolas Sarkozy s'est rendu, le
20 juin 2005, à une réunion de « l'association
Bible » dans sa bonne ville de Neuilly.
Porté par le saint-esprit, il a déclamé : « On
m'a soupçonné de vouloir instrumentaliser les Eglises.
Je n'ai fait que constater que, lorsqu'il y a un prêtre
ou un pasteur, dans un village ou un quartier, pour s'occuper
des jeunes, il y a moins de laisser-aller, de désespérance,
et finalement moins de délinquance. Aujourd'hui, nos quartiers
sont devenus des déserts spirituels ! ».
Et oui, la soutane est toujours au service du képi.
Mais, comme toujours, monsieur Sarkozy n'a rien inventé.
Son modèle par la taille et la main dans le gilet, c'est
toujours Bonaparte qui était à la démocratie
ce que la matraque du CRS est au dialogue interculturel avec les
travailleurs immigrés. Celui-ci déclarait en 1801,
au moment de la signature du concordat, abrogé ensuite par
la loi de 1905 : » Comment avoir de l'ordre
dans un Etat sans religion ?... La société ne
peut exister dans un Etat sans religion. La société ne
peut exister sans l'inégalité des fortunes et l'inégalité des
fortunes ne peut exister sans la religion. Quant un homme meurt
de faim à côté d'un autre qui regorge, il lui
est impossible d'accéder à cette différence
s'il n'y a pas là une autorité qui lui dise « Dieu
le veut ainsi, il faut qu'il y ait des pauvres et des riches dans
le monde, mais ensuite et pendant l'éternité le partage
sera fait autrement ».
Cette doctrine sociale de l'Eglise catholique est une doctrine
du maintien de l'ordre et de l'oppression sociale. Ce n'est pas
nous, libres penseurs, qui le disons uniquement. Du 4 au 8 mai
1998, s'est tenu le troisième symposium des policiers chrétiens
européens à l'Assemblée nationale. Et oui
cela existe ! Il n'y a pas que l'Europe du capital, il y aussi
l'Europe de la police et des clergés. Cela va avec. Sous
le titre évocateur « Police et humanisme »,
cherchez l'erreur sans doute, le procureur général
du Tribunal de Grande Instance Jean-Pierre Dintilhac, homme de
gauche socialiste s'il en est, puisqu'il a cherché, en vain,
des histoires à Jacques Chirac sur les affaires de la ville
de Paris, est intervenu. Il a déclaré : » A
l'instant Monseigneur Daloz nous interrogeait tous sur la question
de savoir si l'on pouvait être à la fois policier
et chrétien. C'est à cette question que je souhaite
tout d'abord répondre pour affirmer que, de mon point de
vue, non seulement l'on peut être tout à la fois chrétien
et policier mais que tout chrétien doit être, d'une
certaine manière, policier ».
Voilà donc un homme de robe qui a compris les hommes en
soutane, surtout le dénommé Saint-Paul qui, dans
son » Epitre aux romains »,
disait clairement : « Il n'y a pas d'autorité qui
ne vienne de Dieu ou qui soit librement consenti par lui. En conséquence,
l'esclave doit obéir à son maître comme la
femme à son mari ».
C'est contre cette soumission que nous, libres penseurs, proclamons
avec Fernand Buisson : « La séparation
n'est pas le dernier mot de la révolution sociale, mais
elle en constitue indéniablement le premier «.
Amis, citoyens, compagnons, camarades,
La laïcité, c'est celle de l'Etat, mais c'est aussi
celle de l'Ecole publique. Et il y a de quoi être inquiets.
Le Nouvel Observateur du 9 septembre
2005 raconte la visite de Gilles de Robien, ministre de l'Education
nationale au collège Saint-Joseph de Cholet dans le Maine-et-Loire : « Le
ministre a affirmé l'importance de la possibilité de
choix entre enseignement public et privé, soulignant qu'il
fallait donner une égalité de moyen pour que ce choix
puisse s'exercer. Invité de l'émission « Face
aux chrétiens » sur Radio Notre-dame, le ministre
a déclaré que, pour lui, l'enseignement privé catholique
n'était pas un refuge mais permettait d'exercer un choix. « Avoir
ce choix est une liberté de plus qu'offre l'enseignement
privé, une chance à portée de main à saisir
ou non. � Le privé, c'est aussi l'Education nationale, l'école
de la République ».
On comprend les réactions indignés que cela a suscité,
mais on comprend moins, à posteriori, le silence des mêmes
quand c'était Michel Rocard, Lionel Jospin et Jack Lang
qui déversaient des milliards de fonds publics à l'enseignement
privé. Là aussi, « que ta main droite
ignore ce que fait ta main gauche ». Selon l'UNSA-Education,
le forfait externat permettant de rémunérer les personnels
non enseignants du privé a progressé de 417% depuis
1980 alors que le SMIC n'a augmenté, pour la même
période que de 252%. En 2002, la taxe professionnelle par élève
a été de 105€ pour le public et 332€ pour
le privé sous contrat et même 1790€ pour le privé hors
contrat !
Notons deux réactions salutaires. Celle de la Fédération
Force Ouvrière de l'enseignement (FNECFP-FO) qui déclare : « Non,
monsieur le ministre, le privé ce n'est pas l'Ecole de la
République. L'Ecole de la République, c'est l'Ecole
laïque ». Et celle du PRG : « Les
groupes de pression catholiques, relayés par le ministre
UDF, font un pas de plus vers la remise en cause de l'enseignement
public, laïque et gratuit ».
Rappelons avec force que l'équivalent budgétaire
de 200 000 postes est volé chaque année à l'Ecole
publique laïque pour financer l'enseignement privé.
A l'heure où des milliards d'euros de fonds publics continuent à être
détournés au profit de l'enseignement catholique
par les lois antilaïques Debré, Haby, Guermeur, Rocard,
Jospin, Lang, les propos de Gilles de Robien sont scandaleux de
la part d'un ministre d'une République qui se prétend
encore laïque. Cette déclaration ne peut qu'encourager
les adversaires de la République laïque et du principe
de séparation des Eglises et de l'Etat.
C'est pourquoi, encore et toujours, avec force et vigueur, nous
exigeons : « les fonds publics à la
seule Ecole publique ! »
Amis, citoyens, compagnons, camarades,
Il est un autre scandale qu'il faut dénoncer. Le gouvernement
a lancé la commémoration de la loi de 1905 en mandatant l'Académie
des Sciences morales et politiques pour organiser
les commémorations. Celle-ci a invité à cette
occasion les différents représentants des religions
en France. Mais elle n'a pas invité la Libre Pensée
qui a été le fer de lance de la bataille pour la
séparation en 1905. C'est la Libre Pensée qui a été l'expression
consciente et organisée d'un vaste mouvement populaire qui
a fait triompher la séparation des Eglises et de l'Etat.
C'est un peu, comme si, pour célébrer le 8 mai 1945,
on invitait les anciens de la Waffen-SS et pas les FFI et les FTP.
C'est un déni de justice historique !
La séparation des Eglises et de l'Etat a été arrachée
contre les Eglises, et pas avec leur concours ni leur accord. Les
religions n'ont jamais concédées à la laïcité,
elles ont cédé devant l'exigence démocratique
de toute une nation, de tout un peuple. C'est cela la réalité historique !
C'est le mouvement ouvrier, laïque, démocratique et
républicain qui a fait la loi de 1905. Et c'est lui que
l'on boycotte aujourd'hui. C'est une honte, c'est un scandale,
c'est une flétrissure sur l'histoire du pays des Lumières
et de la Révolution française.
Amis, citoyens, compagnons, camarades,
Ils sont nombreux ceux qui veulent réviser, renégocier,
suspendre et toiletter la loi de 1905.
Ils sont tous là, prélats, pasteurs, rabbins et
imams, la main sur le c�ur à déclarer leur attachement à la
laïcité.
Ils sont tous là, aristocrates d'hier, bourgeois d'aujourd'hui
et parvenus de demain à parler de démocratie.
Ils sont tous là, révisionnistes, renégociateurs,
suspenseurs et toiletteurs, de droite comme de gauche à jurer
sur la République laïque.
Ils jurent, ils promettent et ils déclament. Mais ils ne
sont que des fossoyeurs qui, quand ils sont au pouvoir, ne font
que détruire la laïcité. Les faits sont là et
les faits sont têtus..
Comme Caton l'Ancien terminant tous ses discours, ils disent « Delenda
est Carthago », il faut détruire Carthage.
Il faut en finir avec la loi de séparation de 1905 !
Nous ne les laisserons pas faire. Ils ne passeront pas, ils ne
passeront plus.
Amis, citoyens, compagnons, camarades,
N'est pas Scipion l'Africain qui veut. Carthage ne sera pas détruite.
Nous serons des milliers à manifester le 10 décembre
de la République à l'Assemblée nationale pour
exiger la défense, la restauration et la promotion de la
loi de séparation des Eglises et de l'Etat du 9 décembre
1905.
L'avenir est dans nos mains, c'est à nous d'écrire
notre destin et d'ouvrir celui des générations futures.
C'est pourquoi, nous serons des milliers et des milliers de libres
penseurs, d'humanistes, de laïques, de francs-maçons,
de démocrates, de républicains, de syndicalistes
et de militants ouvriers à lancer, encore et toujours, le
vieux mot d'ordre des combattants de la liberté humaine :
Ni dieu, ni maître !
A bas la Calotte !
Et vive la Sociale !
Je vous remercie.
Christian Eyschen |