Madame,
Monsieur,
La loi du 28
décembre 1904 qui est la base de notre droit funéraire
a inscrit les cimetières sous le double signe de l'égalité
et de la laïcité. Elle réalisait ainsi l'article
1 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen et
préfigurait la loi du 9 décembre 1905 de Séparation
des Eglises et de l'Etat.
Mais aujourd’hui,
il nous semble que des dispositions nouvelles qui tiennent compte
de l'évolution de l'urbanisation et de la sécularisation
croissante des habitudes de vie mériteraient d'être
adoptées.
Le deuil des
proches atteint les citoyens indépendamment de leurs opinions
religieuses ou philosophiques. Les grandes confessions proposent
à leurs fidèles leurs églises souvent financées
par la République ou encore leurs temples ou leurs mosquées.
Mais pour
les obsèques civiles rien n'est prévu, sauf parfois
dans les centres funéraires des grandes villes. Et les cérémonies
de ces obsèques doivent donc se dérouler en plein
air, dans les cimetières , par toutes intempéries,
et donc très souvent dans des conditions d’inconfort
voire de dangerosité (ainsi des sonorisations électriques)
qu’il nous est arrivé à tous de connaître.
Le problème
se pose donc de permettre de telles réunions dans un endroit
dignement aménagé dans les localités afin que
les citoyens et leurs proches qui ont choisi des obsèques
civiles ne soient pas discriminés par rapport aux croyants.
L'existence
de salles municipales aménagées (ou rapidement aménageables
dans le cas de locaux plurifonctionnels) devrait permettre de rendre
un hommage au défunt, dans des conditions de confort, de
sécurité et de sonorisation dignes de la République.
Nous savons
que nombre de municipalités ont déjà commencé
à explorer cette question d'autant plus délicate que
la décentralisation transfère des charges mais reste
dans le flou sur la pérennité des ressources correspondantes.
Nous savons aussi que vous n'êtes pas candidat à des
élections municipales, mais nous pensons que le Conseil Général
pourrait être un lieu de réflexion sur ce problème
et par exemple, solliciter de l' Etat un subventionnement pour les
communes dans la mise en œuvre de ce type d'implantation ou
d’aménagement.
Nous aimerions
savoir si le principe de cette demande, ci-dessus succinctement
évoquée, reçoit votre accord, et si, en cas
d’élection au Conseil Général, vous défendriez
un projet la prenant en compte.
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