La défense
de la laïcité de l’Ecole et de l’Etat exige
de défendre la loi de 1905 de séparation des Eglises
et de l’Etat.
La Fédération Nationale de la Libre Pensée
(FNLP) et la Fédération Nationale de l’Enseignement
et de la Culture et de la Formation Professionnelle Force Ouvrière
(FNECFP-FO) se sont rencontrées le 25 juin 2003. Depuis des
années, dans le respect commun de leur indépendance
réciproque, nos deux organisations s’informent mutuellement
de leurs activités dans les domaines d’intérêts
communs, en particulier la défense de la laïcité
de l’Ecole et de l’Etat.
La FNECFP-FO et la FNLP réaffirment que la loi de 1905 de
séparation des Eglises et de l’Etat reste et doit rester
le socle de la laïcité. Cette loi garantit l’exercice
de la liberté absolue de conscience par la non-reconnaissance
et par le refus de tout subventionnement des Eglises et des religions.
Ainsi, elle a prolongé les lois scolaires de Jules Ferry
et constitue le fondement de la laïcité de l’institution
scolaire.
Depuis des années de multiples remises en cause de la laïcité
de l’Ecole sont tolérées, voire mises en œuvre,
par les ministres successifs de l’Education nationale (enseignement
du « fait religieux » à l’Ecole, programmes
scolaires remaniés, port d’insignes religieux tolérés,
application des principes laïques soumise au bon vouloir des
décisions des « communautés éducatives
» locales.
Plus grave encore, au nom de la construction européenne
et de la future Constitution de l’Union européenne,
la loi de séparation est directement et gravement remise
en cause. L’exigence de certains de la présence dans
la Constitution d’une mention du « christianisme comme
héritage culturel commun des peuples en Europe » est
relayée par la volonté de certains gouvernements d’intégrer
la déclaration N°11 d’Amsterdam sous la forme d’un
article qui viserait à garantir des privilèges antilaïques
et antidémocratiques inadmissibles, notamment le statut clérical
d’exception d’Alsace Moselle. De nombreux gouvernements
seraient ainsi confortés dans leur volonté de multiplier
les remises en cause de la laïcité.
Partant des mêmes préoccupations, la FNLP et la FNECFP-FO
exigent que toutes les dispositions de la loi de séparation
de 1905, qui ont été abrogées par le Régime
de Vichy et la Vème République, soient rétablies
au plus vite pour garantir une véritable laïcité
institutionnelle de l’Ecole et de l’Etat.
De même, la FNECFP-FO et la FNLP revendiquent conjointement
l’abrogation de la loi Jospin du 10 juillet 1989 qui généralise
le caractère propre de l’enseignement privé
à l’ensemble de l’Enseignement public et qui
permet, par son article 10, la présence de signes religieux
ostentatoires dans l’Ecole publique ; elles n’accepterons
pas que la nouvelle loi d’orientation, annoncée par
le gouvernement, perpétue voire aggrave cette situation.
La FNLP et la FNECFP-FO condamnent la récente révision
constitutionnelle. La remise en cause de la République une
et indivisible porte un coup aux principes mêmes de la laïcité,
principes républicains par excellence. En réalité,
c’est l’égalité de droit des citoyens,
dans tous les domaines, qui est bafoué par la régionalisation-décentralisation.
Attachés à cette égalité de droits et
à leurs statuts de fonctionnaires d’Etat, les personnels
de l’Education nationale ont massivement exprimé par
la grève leur refus de cette contre-réforme.
La FNECFP-FO et la FNLP décident de renforcer leurs informations
réciproques concernant les atteintes à la laïcité
et leurs actions pour la défense et la restauration de la
loi de séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre
1905.
Paris le 25 juin 2003