La Fédération
Nationale de la Libre Pensée et la Fédération
Nationale de l’Enseignement, de la Culture et de la Formation
Professionnelle Force Ouvrière (FNECFP FO) se sont rencontrées
le lundi 21 mai 2001. Elles ont examiné la charte européenne
des langues régionales et minoritaires, ses conséquences
immédiates, les déclarations et les projets récents
du ministre de l’Education nationale notamment celui d’intégrer
des écoles associatives, comme les établissements
Diwan, dans le service public.
En application
de la Charte des langues régionales et minoritaires, qui a pourtant
été déclarée contraire à la légalité
républicaine par le Conseil constitutionnel, le Ministre
de l’Education Nationale veut imposer le droit de pratiquer
une langue autre que le Français dans le domaine public (ce
qui implique la reconnaissance d’inégalités
entre les citoyens, inégalités renforcées par
la possibilité qu’auraient désormais les conseils
régionaux d’adapter les lois de la République).
C'est le modèle de l'Union européenne, "Europe
des régions, et des communautés" qui prévaut
dans la mise en œuvre de telles propositions antirépublicaines
et anti-laïques.
La FNECFP-FO
et la FNLP refusent que l’enseignement général dispensé
à l’Ecole de la République puisse être
donné dans une autre langue que celle de la Nation, car ce
serait porter gravement atteinte aux principes constitutionnels
d’indivisibilité de la République, d’égalité
devant la loi et d’unicité du peuple Français.
La FNCFP-FO
et la FNLP rappellent que l’apprentissage optionnel des langues régionales
est offert depuis longtemps dans les établissements publics,
chacun ayant toujours été libre, à titre privé,
de les pratiquer.
La FNECFP-FO
et la FNLP se prononcent donc résolument contre la décision ministérielle
d’instituer des filières bilingues par immersion qui,
outre les inacceptables droits spécifiques qu’elles
conféreraient à des “ groupes ” de locuteurs
de langues régionales à l’intérieur de
“ territoires ” dans lesquels ces langues seraient pratiquées,
substitueraient ces langues régionales au Français,
“ langue officielle de la République ” comme
l’indique l’article 2 de la Constitution.
L’actualité
récente concernant le statut de la Corse, la législation
qui se met en place, les dernières déclaration du
Ministre de l’Intérieur, tout démontre qu’au
prétexte “ d’identités régionales
”, c’est du démantèlement de la République
qu’il s’agit.
D’un bout du territoire
à l’autre, les citoyens ne seraient plus soumis aux
mêmes lois, ils ne pourraient, par exemple, se défendre
ou ester en justice que dans le cadre du droit local et dans la
langue régionale. Ce serait le retour à l’Ancien
Régime, ce serait mettre à bas les acquis de la Révolution
française, notamment l’existence du statut général
de la Fonction publique. Rappelons que l’article 6 de la Déclaration
des Droits de l’Homme et du Citoyen énonce que : “
La loi est l ‘expression de la volonté générale.
Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par
leurs représentants à sa formation. Elle doit être
la même pour tous, soit qu’elle protège, soit
qu’elle punisse ; Tous les citoyens étant égaux
à ses yeux, sont également admissibles à toutes
dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et
sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. ”
De plus, le
Français
risquerait de devenir, sur certaines parties du territoire, la seconde
langue, déjà souvent mal maîtrisée, alors
qu’elle resterait langue unique sur d’autres parties.
Loin d’être un enrichissement, cette situation entraînerait
l’inégalité pour tous. Ce serait l’achèvement
de la programmation de la disparition du français comme langue
internationale, et avec lui toute la culture qui lui est attachée.
La FNECFP-
FO et la FNLP constatent dans la situation actuelle que l’apprentissage
des langues vivantes et des langues anciennes est remis en cause
par des réductions massives des horaires d’enseignement
dans les lycées et collèges qui s’accompagnent
d’une diminution des postes offerts aux concours (CAPES, Agrégation)
dans ces disciplines notamment, et par la difficulté de plus
en plus grande pour les élèves de pouvoir choisir
une autre langue que l’Anglais… Ce qui démontre
qu’il ne s’agit pas d’un débat pour la
préservation d’un patrimoine linguistique.
La FNECFP-FO
et la FNLP ne sauraient non plus accepter l’intégration d’écoles
privées dans le service public (Diwan, Ikastolas, Calendretas,
etc.). Il s’agit de l’aboutissement d’un long
processus qui vise à privatiser l’ensemble du système
public d’éducation, par le biais des projets d’école
et maintenant par l’intégration des écoles privées,
et la possibilité offerte aux régions de développer
partout le système qui va désormais prévaloir
en Corse, comme il continue à prévaloir en Alsace-Moselle.
Avec la dénationalisation
en cours du système d’enseignement public, c’est
la remise en cause totale de la laïcité qui est à
l’ordre du jour.
Les deux organisations
se réjouissent du rejet par la majorité des organisations
représentées au Conseil Supérieur de l'Education,
notamment, du projet d'intégration des établissements
Diwan dans l'Ecole publique laïque.
La FNECFP-Force
Ouvrière
et la Fédération Nationale de la Libre Pensée
décident de tout mettre en œuvre pour que ces remises
en cause des principes fondamentaux de la République ne
puissent aboutir.
La Fédération
Nationale de la Libre Pensée et la FNECFP-FO appellent à
se mobiliser pour faire échec à la destruction de
l'Instruction publique et à la mise en place du communautarisme
contre la République une, indivisible et laïque.
Paris le 21 mai 2001
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des Langues Régionales
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