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Appel de la Fédération
d'Ille et Vilaine de la Libre Pensée :
Non, la France ne doit pas ratifier la charte des langues régionales et minoritaires !

Dossier
Charte des Langues Régionales

Le premier ministre Lionel Jospin a annoncé son intention de ratifier la charte européenne des langues régionales ou minoritaires dès janvier 1999. G. Carcassonne, spécialiste du droit constitutionnel, ancien adjoint de Michel Rocard a été chargé d'examiner la conformité de cette charte avec la constitution. Il a annoncé que la France pourrait ratifier jusqu'à 52 alinéas de cette charte qui en comporte presque 90. 35 sont exigés pour la ratification. Rappelons que Jacques Chirac, en 1992 avait renoncé à ratifier cette charte sur avis du conseil d'état pour des raisons de constitutionnalité.


au-delà d'un débat de type constitutionnel,
il y a l'esprit même de la République
Mais, au-delà d'un débat de type constitutionnel, il y a l'esprit même de la République, une et indivisible. La charte oblige l'état signataire à reconnaître des communautés linguistiques, basées sur des territoires linguistiques déterminés. Or la République est constituée de citoyens libres et égaux en droit. La République ne reconnaît ni les communautés, ni les Eglises. A travers la charte, L'Union Européenne cherche à promouvoir l'Europe des régions et des pays. Une langue par " pays ", c'est " diviser pour régner ". Il s'agit également d'attaquer les structures administratives issues, de la Révolution Française, comme le précise l'article 7b : " Les parties fondent leur politique, leur législation et leur pratique sur les objectifs et principes suivants : [...] le respect de l'aire géographique de chaque langue régionale ou minoritaire, en faisant en sorte que les divisions administratives existant déjà ou nouvelles ne constituent pas un obstacle à la promotion de cette langue régionale ou minoritaire ".

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Pensée unique
et discrimination
Nul n'est censé d'ailleurs penser autrement. La charte impose des opinions " politiquement correctes" : " L'adoption de mesures spéciales en faveur des langues régionales ou minoritaires,..., n'est pas considérée comme un acte de discrimination envers les locuteurs des langues les plus répandues " (Partie II, article 2).
La charte propose d'établir des discriminations entre les citoyens sur la base de la langue. Les agents publics connaissant une langue régionale ou minoritaire devraient avoir une certaine priorité pour l'affectation dans les territoires ou cette langue est parlée (Article 10-4). Après la " préférence nationale " de l'extrême droite, voici la " préférence régionale " de l'Europe. A quand la purification linguistique ?
Les assemblées territoriales pourraient délibérer dans la langue régionale, les actes juridiques et notariés pourraient être rédigés dans cette langue, les procès se dérouler dans le dialecte local. La France deviendrait une tour de Babel. En bref, ce n'est même pas à l'ancien régime que la charte nous propose de revenir, mais même avant le siècle de Louis XIV !
La ratification de la charte imposerait le financement d'écoles privées dans la langue régionale ou d'instaurer le bilinguisme scolaire. Sa ratification impose de signer au moins trois alinéas de l'article 8 (enseignement), c'est à dire d'introduire le bilinguisme dans au moins trois des huit niveaux d'enseignement décrits, allant de la maternelle au supérieur, sans oublier la formation permanente et l'enseignement professionnel.
 

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Des "experts" qui se veulent rassurant
La position des experts gouvernementaux (Poignant, Carcassonne), se voudrait rassurante : la France pourrait se limiter à une ratification a minima en choisissant les seuls articles en accord avec sa constitution. C'est un leurre. Une lecture attentive de la charte montre que l'obligation de ratifier au moins trente cinq alinéas, un certain nombre d'entre eux devant impérativement être choisis dans des articles déterminés, que l'obligation d'adhérer aux principes généraux énoncés dans ses premiers articles, en fait un instrument efficace de destruction de la République.
L'argument avancé par certains experts gouvernementaux est que les langues régionales constituent une richesse culturelle. C'est vrai, mais la charte ne vise pas à développer la culture. La preuve en est c'est qu'avec cette charte, on pourra apprendre le Breton, (mais quel Breton ?) en Bretagne, mais pas ailleurs. Elle vise au contraire à enfermer de nouveau les minorités linguistiques dans leurs particularismes locaux. La langue locale, enrichissement culturel pour ceux qui maîtrisent parfaitement la langue nationale et une ou plusieurs langues étrangères, est facteur d'enfermement et de limitation de la liberté pour ceux qui seraient limités à son usage. Une des barrières essentielles entre les peuples est la langue. Plus on multiplie les dialectes et plus on fragmente la société. La nation s'est construite autour de la langue, et la langue nationale est le ciment de l'enseignement public. Historiquement la culture et le savoir ont toujours visés à élargir l'horizon des hommes, à être porteurs d'universalité. Le particularisme linguistique institutionnalisé le rétrécirait aux communautés ancestrales.

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Nous en appelons au sursaut républicain
Nous en appelons à tous les libres penseurs et plus largement à tous les citoyens attachés à l'unicité de la République. Appelons au sursaut républicain. Réunissons nous, organisons des conférences, des débats contradictoires, faisons des pétitions, appelons à la mobilisation contre la charte, contre la parcellisation, la balkanisation du territoire.
La Libre pensée d'Ille et Vilaine, propose à tous ceux qui refusent que le gouvernement ratifie la charte européenne des langues régionales ou minoritaires, de se rassembler largement dans une Convention Nationale dont une première session pourrait se tenir à la fin de Janvier 1999 et faire une délégation représentative auprès des pouvoirs publics pour exiger la non signature de cette charte.
En effet, celle ci remet en cause l'unité de la République, l'égalité des citoyens, le droit de tous à concourir à un emploi public sur l'ensemble du territoire et le droit de tous à avoir la même instruction et les mêmes diplômes.
Pour l'unité de la République, exigeons ensemble que le gouvernement ne signe pas la charte européenne.
 

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